DANS LES LARMES DE GAIA

Il y a quelques jours, je vous donnais l’eau à la bouche avec un extrait de ce roman, réédité aux Editions d’Avallon depuis fin novembre 2020.

J’apprends aujourd’hui qu’il est classé dans les 100 meilleures ventes en SF jeunesse !
Que du bonheur !

Ce roman aux nombreux prix littéraires, aux nombreuses sélections, n’a donc pas perdu de sa valeur après toutes ces années.
J’ai même régulièrement des messages d’anciens élèves vus à l’époque, qui aujourd’hui ont une trentaine d’années, me remerciant de leur avoir fait découvrir mes romans.


Merci à vous toutes et tous, vos témoignages chaleureux me vont droit au cœur.

C’EST L’PRINTEMPS !

Je vais vous offrir quelques extraits de mes romans, vous mettre l’eau à la bouche pour peut-être ensuite dévorer les pages manquantes…

Extrait 1
DANS LES LARMES DE GAÏA

Chère lectrice, cher lecteur, les beaux jours s’installent petit à petit, le soleil s’étire un peu plus tard chaque soir et on espère que la situation de crise s’atténue pour pouvoir profiter de la vie.

Mais revenons aux beaux jours. Ne vous donnent-ils pas envie de vous prélasser sur le sable tiède ou sur l’herbe tendre à l’ombre de grands arbres pour savourer un bon roman ?

Alors parlons bouquin ! Au fil du temps, je vais vous offrir quelques extraits de mes romans, vous mettre l’eau à la bouche pour peut-être ensuite dévorer les pages manquantes…

Et si vous les aviez déjà dégustés ? Dites-nous votre ressenti, partagez, échangez !

Extrait 1 :

DANS LES LARMES DE GAÏA


Le bouton rouge… Je dois appuyer sur le bouton rouge…
L’humanité est engagée dans un conflit sans fin, dans lequel les armes les plus radicales sont utilisées : chimiques, bactériologiques, nucléaires. Dix ans de guerres, d’abominations et de souffrances. Durant toutes ces années, les cerveaux les plus vicieux ont été mis à l’épreuve pour élaborer, aveuglément, des plans fous, des solutions finales dans le but de déterminer un vainqueur…
Une seule issue est possible…
La main se soulève lentement, hésitante… Puis elle se crispe, résolue, comme les serres d’un vautour. L’index se détend subitement et effleure d’une caresse mortelle, le bouton rouge…
Encore un bref instant d’incertitude, mais à quoi bon ? Le doigt enfonce la touche couleur de sang…
Adieu…
Vomi par les satellites tueurs, un déluge de feu s’abat sur ce qui reste de l’humanité.
Alors, dans un dernier sursaut, la Terre pousse un mugissement terrible. Un bruit assourdissant s’intensifie, perce les ténèbres et la brume des cendres des chairs en feu.
Elle, que tous appelaient Gaïa, la Terre-Mère, sent gronder en son sein la révolte. Elle, qui a enfanté les premiers êtres, nourri leurs descendants tout en acceptant leurs faiblesses, leur égoïsme, décide de ne plus se sacrifier. Elle, qui a tant supporté pendant des siècles, refuse de se laisser impunément brûler vive sans réagir !
Mutilée, Gaïa souffre et rage.
Avec une force inouïe, elle se rebelle, et, son sang jaillissant des volcans, engloutit les derniers vestiges des hommes. En gonflant ses poumons, elle provoque raz-de-marée et tremblements de terre, et elle hurle tant que se forment ouragans et cyclones.
Prenant le pas sur la colère, la douleur se propage. Gaïa pleure toute les larmes de son corps et engendre des océans dans lesquels s’abîment les continents. Elle s’arrête juste à temps pour ne pas sombrer dans son propre chagrin, dans sa propre furie, et fait naître du fluide de ses entrailles, les contours d’un continent, destiné à ses enfants survivants… s’il y en a.

Tel un grain de poussière illuminé flottant dans l’océan des larmes de Gaïa, une bulle de vie se dirige au gré du vent, de la mer et de ses courants, vers ce petit bout de terre vierge et sauvage…

(…)

Soudain, Morphée tendit l’oreille. On marchait dans le couloir. Son père ? Il ne vient jamais dans son bureau à cette heure de la nuit ! Paniqué, il se mordit la lèvre supérieure, cherchant un endroit où se cacher. Rapidement, il rangea le livre, plongea la pièce dans l’obscurité et se blottit sous l’aile de ce rapace immuable comme pour quémander sa protection. Il retint sa respiration au moment où la porte s’ouvrit et qu’un rai lumineux frappât la statue de marbre. Effaré, Morphée fixa les lourds panneaux de bois mal joints qui séparaient les deux pièces.
Aussitôt, des voix d’hommes emplirent les lieux.
Il n’est pas seul…
– Installez-vous, invita Loewy avec des intonations graves.
Morphée expira lentement tout en faisant attention à ne faire aucun bruit. Ouf ! Apparemment, personne n’allait venir dans la bibliothèque. Intrigué, il prit le risque de quitter son abri et de se coller contre l’interstice des panneaux. Il reconnut, face à son père calé au fond de son fauteuil de cuir, Omrya le chef de la sécurité vêtu du traditionnel uniforme de soie noire, et deux scientifiques, Lexan et Yolb.
– Quel est le but de cette réunion d’urgence ? senquit Loewy.
Omrya se racla la gorge.
– Cet après-midi, la vigie a lancé une alerte. L’Archebulle se dirige droit vers une énorme masse sombre qui barre tout l’horizon. Je l’ai observée et il semblerait que ce soit un continent ou une île gigantesque…
La mâchoire de Loewy se crispa.
– Quand l’aborderons-nous ?
– Vu la force du courant de ces derniers jours et d’après nos calculs, intervint Lexan, je pense que cela se produira la nuit prochaine.
– Par quel côté de l’Archebulle ?
– Face au quadrant I et à la Zone Interdite.
– Du côté de l’œil, donc, et de la base sous-marine, grommela Loewy.
Morphée, qui suivait la conversation d’une oreille attentive, se raidit. Un œil ? Des sous-marins ? répéta-t-il mentalement abasourdi.
– Vous comptez explorer cette terre, monsieur ? demanda Yolb.
Cette phrase transpirait la crainte et non l’espoir, car le scientifique était un petit homme au tempérament angoissé, ébloui par le charisme, le sang-froid et l’autorité naturelle de Loewy.
Le père de Morphée éclata d’un rire sonore.
– C’est la première terre que nous croisons en vingt ans, depuis que nous dérivons dans l’océan. Depuis la Guerre Ultime. Cela prouve que nous n’en avons pas besoin pour vivre. J’ai créé l’Archebulle pour fuir la folie de l’humanité. Nous y sommes heureux et autonomes. Et vous osez me demander si nous allons fouler ce sol ? Réfléchissez un peu voyons ! Nous ne savons rien de ce continent et sortir serait pure folie !
Yolb poussa un soupir de soulagement. Néanmoins, Lexan insista. Il n’aimait pas Loewy, le riche fondateur de l’Archebulle, et il n’avait jamais accepté que l’Archebulle ne soit pas dirigée par un scientifique.
– Peut-être y a-t-il des survivants ?
– Des survivants ? C’est bien ce que vous me dites, Lexan ? Vous êtes un éminent scientifique et vous êtes à ce point stupide ? Nous sommes les seuls rescapés de la Guerre Ultime ! Vous pensez réellement qu’un humain aurait pu survivre à ce chaos, à cette destruction totale ? Si l’Archebulle n’avait pas été protégée par un écran de forces, on y passait tous, nous aussi !
Lexan n’appréciait pas le cynisme de Loewy, mais il fit marche arrière.
– Je vous prie de m’excuser, monsieur, marmonna-t-il.
Il ne fallait pas irriter le père de Morphée, sinon l’imprudent risquait de régresser dans la hiérarchie des Novi Electi.
– Nous avons calculé que l’inversion des courants devrait détacher l’ARchebulle de cette terre dans cinq jours, ajouta péniblement Lexan. Vous avez toutes les informations dans ce document.
Loewy prit le dossier que lui tendait le scientifique.
– Cinq jours ? Hmmm… Je suppose que ce continent sera visible par tous, demain dans la journée ?
– Exact, monsieur.
Loewy s’adressa au chef de la sécurité.
– Omrya, vous avertirez la population dès l’aurore, pour éviter la surprise et l’affolement. Surtout, précisez bien que la situation ne sera que temporaire : cinq jours.
Le cerveau de Morphée fonctionnait à toute allure. S’ils se posaient la question de fouler cette terre, c’est qu’il devait exister un moyen de sortir ! Dans ce cas, il ne comprenait pas l’attitude de son père. Ce continent était une chance unique de s’évader de l’Archebulle et lui ne pensait qu’à s’en éloigner. (…)

Les éditions d’Avallon – 2020

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Avant tout, le point sur celle qui se termine :

je suis en mode survie après dégringolade en 2019. Mais les maigres bénéfices difficilement glanés en 10 mois grâce à la méthode 1 pour me maintenir en vie se sont envolés ces 2 derniers. L’année 2021 débutera donc par la méthode 2, plus risquée mais ai-je le choix ? Oui, je l’ai, mais je choisis de rester. Je pensais naïvement pouvoir reprendre l’écriture, malheureusement j’utilise toute mon énergie et ma force pour faire fonctionner mon corps défaillant, la charge de boulot triplera dans 3 semaines, d’autant qu’une autre mauvaise nouvelle vient d’arriver, un autre organe défaillant. Alors l’écriture attendra, bien que j’aie une terrible envie de reprendre la plume. Mon médecin en MPR a balancé en juin : ça vous ferait pourtant du bien ! Sic ! Qui est-elle pour savoir ce qui me ferait ou non du bien alors qu’on se voit une fois l’an, voire moins ? Encore ces préjugés sur le métier que trop de personnes voient comme un passe-temps, un loisir qu’on peut exercer même au plus profond du fond du trou. Eh bien non ! Créer, comme écrire, est un vrai métier qui demande une énergie colossale et cette énergie je l’utilise pour survivre et pour tenir psychologiquement face à tous ces plaisirs simples auxquels je n’ai plus accès, face à cette déchéance inéluctable. Dans ma dimension, je vous défie de poursuivre ou de reprendre le boulot, quel qu’il soit.
Navrée pour celles et ceux qui attendent une nouveauté à mon nom chez le libraire du coin, ce ne sera pas de si tôt. De toutes façons, vu la conjoncture actuelle, vu la M… dans laquelle les artistes se retrouvent…

Alors s’en tenir aux convenances en me souhaitant une bonne année, même si cela part d’une bonne intention, je vous en prie, non, merci. Qui a eu une vraie bonne année, franchement ? Notre chemin est toujours semé d’embûches, d’épreuves simples ou difficiles à surmonter. L’important est de regarder derrière soi et d’en tirer le positif pour mieux avancer. Arrêtez de chercher le bonheur absolu, il n’existe pas, arrêtez de courir après l’argent, la carrière exemplaire sans se soucier de ceux et celles piétiné.es au passage, arrêtez de vous accrocher à ces futilités qui vous empoisonnent l’existence.
Tournez-vous vers ces petits bonheurs qui embellissent le quotidien. Souhaitons-nous d’être meilleur pour soi comme pour les autres. Donnons un simple geste, une douce attention, cultivons l’altruisme, développons notre compassion, améliorons notre résilience, soignons notre courage et choyons l’amour comme l’amitié pour prendre au mieux soin de nous, des autres, de ceux et celles que nous aimons. Prenons le temps, apprécions, dégustons, partageons, offrons ne serait-ce qu’un sourire, une parole chaleureuse, une oreille attentive, sans oublier de protéger la nature pour que notre maison soit la plus belle et la plus vivable possible pour nous comme pour les générations futures.

Non, ne me souhaitez pas une bonne année, encore moins une bonne santé. Cela n’existe pas ou plus pour moi, je l’ai enfin admis.
J’aimerais juste que ceux et celles que j’aime soient là, même loin, qu’ils m’assurent leur fidèle amitié, leur amour pour un nouveau tour. Et s’ils devaient s’éloigner ou partir, ils sont toujours là par la douceur de nos souvenirs et ces moments chaleureux partagés au détour du chemin.

Que ces fêtes vous soient les plus douces possible.

Baz'art vous souhaite un Joyeux Noël 2019 !! - Baz'art : Des films, des  livres...

A l’année prochaine !

INTERVENTIONS SCOLAIRES/RENCONTRES/SALONS & FESTIVALS…

Amies organisatrices et amis organisateurs, professeures/professeurs, libraires, bibliothécaires, et autres structures, j’insiste sur le fait que, pour des raisons de santé et de mobilité, je ne me déplace plus, sauf rares exceptions.

Toutefois, pour les rencontres et les échanges sur le métier, sur un ou plusieurs de mes romans, je vous propose une formule inédite et sympa, déjà expérimentée avec une classe de 4ème, en ce mois de novembre 2020. N’hésitez pas à venir vers moi, via le formulaire de contact du site qui vous conduira directement à ma boîte mail, pour que nous puissions en discuter.

Je reste à l’écoute, toujours désireuse de partager ma passion, mes romans, de satisfaire la curiosité des lectrices et lecteurs, jeunes ou moins jeunes.

Prenez soin de vous et des autres…

A bientôt !

Dans les larmes de Gaïa

Il y a quelques jours, j’ai eu un mail émouvant, ensoleillant ma journée. Une jeune femme me disait qu’elle m’avait rencontrée, il n’y a pas loin de 20 ans (sic !) lors d’un salon du livre/remise de prix à Valenciennes. Elle avait alors une douzaine d’années. Elle avait adoré Dans les larmes de Gaïa, l’autrice et elle avait passé la journée sur mes genoux. Aujourd’hui, elle est professeure de français à son tour et, ravie de trouver mon roman au CDI, s’est empressée de le faire lire à ses élèves (ils ont adoré !). Il y a des romans, comme ça, qui marquent, qui vivent malgré les ans qui passent.
Je suis donc heureuse que ce roman soit réédité en ce mois de novembre 2020 pour encore, je l’espère, une longue vie.

Un roman, deux couvertures :

celle de l’époque pour la collection Autres Mondes, illustration/peinture réalisée par le talentueux Manchu :


la nouvelle, une photo choisie par mes soins :

Qu’en pensez-vous ?

Pour en savoir plus sur ce roman (mon premier publié, en 2003), cliquez sur l’une ou l’autre des couvertures.

Prenez soin de vous et des autres…

KUTU / Chronique :

Dans Cumhuriyet, (quotidien turc fondé le 7 mai 1924 par Yunus Nadi Abalıoğlu. De tendance kémaliste de centre-gauche, il est considéré comme un des journaux de référence en Turquie. Ce journal a reçu un Right Livelihood Award en 2016.) on parle de Jeunesse Eternelle, mon roman traduit en turc.

« Une expérience de vie ! L’encadré révèle tous les risques et décisions qu’une personne peut prendre en raison à la fois de l’argent et d’autres peurs avec la grande imagination de l’auteur et un récit très immersif. Ayant un duel avec les notions de temps et de mémoire, Le Gendre parvient à présenter à la fois une utopie et une dystopie.« 

Clique sur la couverture pour accéder directement à la page du roman pour en savoir plus.

C’est dingue de constater à quel point la littérature de « jeunesse » est dénigrée par la « grande » presse dans notre pays qui lui préfère la littérature de « Vieillesse », considérant la première comme de la sous-littérature ! Quand je vois l’évolution de Jeunesse éternelle en Turquie dans la presse, j’en reste… baba ! Je me sens enfin respectée après près de 20 ans de métier.

Sur cette réflexion, prenez soin de vous et des autres en cette période difficile.

Dans les larmes de Gaïa

Réédition de cet ouvrage le 25 novembre 2020 aux éditions d’Avallon !

Et en avant-première, la nouvelle couverture :

Pour en savoir plus, clique sur l’image.

(Pour celles et ceux qui s’en souviennent, ce titre a été publié en octobre 2003 – ça ne nous rajeunit pas ! – aux éditions Mango dans la collection Autres Mondes dirigée par Denis Guiot qui avait fait un excellent travail.)