Derniers mots avant la fin…

Chères lectrices, Chers lecteurs,

J’entends souvent des personnes dire que le cancer est la maladie la plus horrible qu’il soit, que tant qu’on ne s’est pas battu contre, on ne vaut rien. Si, si, je vous assure.

De quel droit culpabiliser les « chanceux » ?

Le cancer provoque tant de dégâts sur le malade, mais aussi dans le regard et le cœur de ceux qui le vivent de l’extérieur, c’est vrai. Mais pourquoi dénigrer une maladie pour une autre ? Par ego ? Pourquoi cracher sur l’autre ? Par bêtise ?

Attention, je ne parle pas d’affections « bénignes ».

Ici, j’évoque des maladies congénitales ou acquises qui apportent souffrances chroniques (physiques comme psychiques), de ces maladies incurables ou presque (le cancer en fait partie), de celles qui provoquent une telle déchéance que tous nos repères sont ébranlés, de celles qui atteignent la dignité humaine en profondeur. De celles, qui dans la rue, effraient. Vous savez, lorsque vous voyez une personne sans cheveux à cause des « traitements » toxiques ou dans un fauteuil roulant (ou autre !) et que vous vous dites : pourvu que cela ne m’arrive pas ! Vous vous éloignez un peu, on ne sait jamais, cela peut être contagieux, les épreuves de la vie.

Peu importe la maladie qui vous ronge et vous déforme, ne vous laissez pas pourrir par des jugements et des regards haineux. C’est de l’énergie en moins pour continuer d’avancer. Nous sommes tous sur le même bateau, à nous battre, à pleurer pour notre entourage qui vit ces épreuves malgré lui tout en trouvant l’énergie de leur sourire et de les remercier d’être à nos côtés, à vivre différemment, à comprendre parfois le vrai sens de notre passage ici-bas.

Il faut du courage, de l’amour et de la force pour quiconque vit de terribles épreuves, mais surtout pas de venin.

N’est-ce pas elles qui font de nous des êtres humains compatissants, prêts à tendre la main pour aider nos compagnons de souffrance ? OK, pas tout le monde, mais une majorité, soyons honnêtes.

Sur ce dernier coup d’gueule de l’année,

Je vous souhaite de belles fêtes de fin d’année, des lectures magiques et la paix au fond de vous,

À bientôt, ici ou ailleurs…

Et c’est parti !

Chères lectrices, Chers lecteurs,

Voici donc mon nouveau site, tout beau (presque), tout propre et surtout plus performant.

J’y ai mis quelques articles de mon ancien blog pour lancer ce nouveau départ.

Concernant la rubrique « Avis des lecteurs », je ne vais pas tout réintégrer. Je commence donc avec Jeunesse Éternelle, mais vous avez toujours les chroniques de chaque roman dans la fiche.

Dans la rubrique « Salons, Festivals & Rencontres virtuelles », vous trouverez des informations importantes et, particulièrement, mes expériences au fur et à mesure de mes rencontres virtuelles. (Pour comprendre pourquoi je ne peux plus me déplacer, jetez un œil dans les articles un peu moins récents).

Je dois encore ajuster certaines rubriques, embellir, enrichir, mais le site tourne dès à présent.

Bonne visite et à bientôt, ici et rarement ailleurs…

 

L’été en lectures

Chère lectrice, cher lecteur,

L’été s’avance timidement et nous célébrerons son arrivée le 21 juin. Peut-être l’occasion de se plonger ou de se replonger dans Écoute battre mon cœur (éditions Flammarion) où la musique vous transportera jusqu’aux portes des songes ?

Et puis les grandes vacances seront là, ouvrant les bras aux loisirs, à la nature, aux rencontres…

Des envies de lectures durant ces longues semaines de farniente ?

Et si vous partiez à l’aventure en Bretagne avec Malou, cette fillette sourde qui saura toucher le cœur du Vieux sur la falaise (éditions Oskar) ?

Ou encore, une petite dose d’humour dans un court texte qui pourrait séduire les plus réfractaires en vous immergeant dans l’univers étrange de Louise à la ferme de Mamie Mélie où l’on découvre Le village où les enfants ne riaient plus (éditions Oskar) ?

Pour les plus grands, en numérique ou en version papier, Imago, Multivers éditions, et Mosa Wosa, Édition L’Atalante. Une jungle sauvage et des rites particuliers pour Neï, cette jeune fille si vivante et mystérieuse du roman Imago, et une oasis où les personnages s’accordent avec la nature, où Sténa et Mosa tenteront de bouleverser les coutumes, loin du monde froid, contrôlé et consumériste dans lequel vit Wosa.

Que vais-je faire de mon côté ? Écrire !

J’ai reçu commande d’un autre court roman, dans la lignée de mon prochain qui paraîtra bientôt chez Oskar. J’ai tellement de projets en tête, tant d’histoires à coucher sur le papier, à travailler amoureusement, main dans la main avec mes précieux personnages… mais quelle frustration de voir le temps filer, les projets s’accumuler et de constater que mon corps, lui, ralentit inexorablement ! Mon cerveau en rage !

Tiens ! Je changerai bien de décor ! La bannière de mon site fera certainement peau neuve, j’espère pour la rentrée.

À ce moment, je vous annoncerai également la parution de deux romans en octobre, et, éventuellement, ma participation à un festival au printemps. Mais je vous en reparlerai.

D’ici là, je vous souhaite à toutes et tous, de belles vacances, des rires, du bonheur, et surtout ! la paix dans ce monde de déboussolés !

À bientôt, ici ou ailleurs…

 

Hommage à un grand homme…

Aujourd’hui, nous te rendons un dernier hommage, Ayerdhal, mon ami. Beaucoup viendront, d’autres ne le pourront et j’en fais partie, alors je passe par ici pour me joindre à toutes et tous…

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T’es parti…

On se dit toujours qu’on a le temps, mais il n’y a que pour panser les douleurs qu’il faut laisser le temps au temps…

En amitiés, en amours, il n’y a jamais le temps. Tout est trop court, trop bref, pas assez, pas comme on voudrait, plutôt que d’écouter son cœur et de laisser l’esprit, le mal, dans un vent salutaire, cet Ego qui nous bouffe et nous plonge plus tard dans des affres sans fin.

On le sait pourtant, non ? Ne jamais mettre à demain, ce que tu peux faire le jour même ; un effort aujourd’hui vaut mieux qu’une promesse de lendemain.

On a pleuré. On a ri. Beaucoup. On a partagé, on s’est confiés. Mais toujours pris dans le tourbillon de la vie, il reste des actes manqués, des attentes.

Mon ami, toi, t’es parti…

Et je pleure. Et j’ai mal.

Je t’en veux.

Terriblement.

De montrer à tous qu’on est bel et bien mortels malgré cette phrase : mais on a toute la vie !

Non, on a pas toute la vie. Parce qu’une vie, c’est rien. C’est peanuts dans cet océan d’âmes qu’est l’univers entier.

Et toi, t’es parti…

Nous laissant là, pantelants, choqués, seuls… Surtout seuls. La vie, c’est la mort. C’est accepter sa fin aléatoire. Accepter qu’elle ne soit que poussière inutile.

Désillusions ? On garde en nous ces bribes de souvenirs qui s’effacent avec le temps, avec les gens, avec la mort. Pfffuit ! On disparaît et ne subsistent que les écrits. Rien d’autre.

Morts, nous vivons dans les souvenirs des vivants, une fois qu’ils nous ont rejoint, nous n’existons plus. Une autre page se tourne. D’autres vies, d’autres chemins, d’autres bonheurs, d’autres douleurs.

Un cycle éternel.

Et t’es parti…

Je te connaissais un peu plus que les autres, un peu moins que certains, mais tu étais mon ami depuis près de 15 ans. Depuis ce jour où tu m’as pris dans tes bras sans fausse pudeur, sincèrement, depuis ce jour où nous avons reçu cette distinction, une journée pas comme les autres, aux Utopiales. Tu es celui qui a su découvrir l’humaine blessée derrière son masque blindé.

Tous ces moments ne sont que du vent, mais, pour moi, c’est un inestimable trésor. Alors, oui, tu as raison, il faut écrire, encrer ce que nous sommes.

T’es parti…

Paix à toi, mon ami…

J’aimerais te rejoindre, mais où ? Qu’y a-t-il derrière ? Dis, tu nous l’dis ?

Car, je suis si fatiguée de ma vie, prisonnière de mon propre corps. Je suis fatiguée de ce chemin continuellement parsemé de douloureuses épreuves et mes forces s’amenuisent.

Et toi, t’es parti… là-bas, vers cet inconnu qui intrigue ou qui effraie. Tu étais un homme avec ses défauts et ses qualités, mais un Humain au grand cœur. Tourmenté par des fantômes sombres. Torturé par ce monde inhumain et froid.

Mais qui ne l’est pas ?

Pourras-tu un jour me pardonner les erreurs de notre foutu ego ?

Quelle question ! Nous sommes humains et nous nous sommes déjà pardonnés, parce que la vie c’est autre chose que notre ego et nos rancœurs.

Il y a un putain de grand vide en moi, depuis que t’es parti…

On s’est croisés, ratés, retrouvés, oubliés.

Rappelle-moi pourquoi ?

Je t’aime, mon ami. Repose en paix.

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Jamais je ne t’oublierai…

Nat’Amie

 

Un peu de douceur dans ce monde de bruts

Merci les Utopiales !

Crédit photos : Jean-Emmanuel Aubert

OK, je ne me déplace plus, mais les amis viennent à moi 🙂
En belle compagnie, avec Jean-Emmanuel Aubert et Li-Cam
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En belle compagnie avec Jean-Claude Dunyach et la Guerrière, Fred Malvesin :

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À bientôt, ici ou ailleurs…

 

Message d’urgence

La vie est belle ?

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Encore et toujours des épreuves…

J’ai de nouveau perdu un être cher…

… et cette perte est la goutte de nez qui fait déborder le mouchoir, comme dit une actrice que j’aime beaucoup (Marina Foïs).

Ceux qui me connaissent bien, savent que j’ai toujours trouvé la vie belle malgré les embûches à franchir pour mieux la savourer. Que je suis combative.

Pour exemple, mes deux dictons préférés :

Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort

et

Parfois on gagne, parfois on grandit…

Aujourd’hui, c’est différent. Je ne vois plus la vie avec le même regard.

Elle m’a usée, m’use et m’usera jusqu’au bout.

Dans la balance, le noir pèse de plus en plus lourd tandis que la lumière s’amenuise comme une peau de chagrin.

Trouver le positif dans les épreuves ? J’y parviens de moins en moins.

Que la vie cesse de s’acharner sur mon sort ! Qu’elle me laisse respirer pour continuer d’avancer, pour continuer d’écrire un peu, pour continuer d’aimer ceux qui me sont précieux, pour souffler un peu.

J’ai conscience de la noirceur de ce texte, mais je vous en prie, comprenez l’urgence : Profitez ! Vivez ! Courez tant que vous le pouvez encore !

Voyagez ! Aimez ! N’attendez pas, ne reculez pas… !

Nous ne sommes rien, que poussière passagère.

J’ai trop repoussé les projets qui me tenaient à coeur et, aujourd’hui, je n’ai que des rêves qui se transforment en fantasmes.

293538_10152394299175403_209471956_n-f48c9Mon corps me condamne à rester dans l’imaginaire.

Moi qui aime temps la liberté, aujourd’hui, je ne peux plus voler…

VIVEZ tant qu’il en est encore temps, ne faites pas comme moi ! La vie n’est qu’un brouillon qu’on ne peut gommer, alors foncez !!!

À bientôt ici ou ailleurs…

 

Yal Ayerdhal, mon ami, est parti…

…mon cœur est lourd, mon cœur est triste, mon cœur pleure de cette douloureuse perte…
Le monde de la SF est en deuil, en plus d’un ami, nous perdons un auteur hors du commun…

Rejoins les étoiles, en paix, mon ami.

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Tu seras toujours dans mon cœur et dans mon âme. Tes mots, tes coups d’gueule, tes rires, ta hargne sont autant de balises sur nos chemins.

P… ! Yal ! Tu n’avais pas le droit de partir si tôt ! On va faire quoi sans toi, hein ?

J’espère seulement que tu seras dans un monde bien meilleur que le nôtre.
Et quand je te rejoindrai, on fera la plus mémorable des javas, quelque part dans l’univers pailleté…

Soit en paix, mon ami

Ayerdhal avec sa belle, son amour :

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Tout mon courage, ma belle Sara, toutes mes forces pour supporter cette épreuve douloureuse.

Je vous aime

 

L‘amitié est précieuse

Cette année, je n’ai pu participer à Scientilivre (Labège), mais…

… les amis ont marqué leur soutien dans une courte vidéo, en voici une capture d’écran pour que vous puissiez vous aussi admirer leurs sourires et leurs yeux pétillants :

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Merci à vous, vous aussi vous me manquez !

C’est bon d’être soutenue, ça donne envie d’avancer et de s’accrocher.

Dans le désordre, de grosses bises à : Christian et Annette Grenier, Alain Grousset, Danielle Martinigol (et son époux, Christian), Éric Simard, Éric Boisset, Claude Ecken, Jean-Marc Ligny, Cathy Desplas (et Laurent Desplas derrière la caméra), Johan Heliot, Jean-Christophe Tixier, Thierry Serfaty, Christophe Lambert, Jean-Baptiste de Panafieu…

 

Auteur en colère

On parle beaucoup des auteurs BD, mais toute la profession est concernée et dérive. Alerte ! Pour comprendre, lisez :

Pour mieux illustrer mon propos, puisque trop en colère et anéantie pour le formuler moi-même. Anéantie de voir ma profession se désagréger autant que d’envisager un arrêt net et définitif de mon activité.

Donc, pour illustrer mon propos, disais-je, je copie/colle une lettre, lettre juste et puissante de François Place, l’auteur de livres magnifiques comme « Les derniers géants » et « Atlas des géographes d’Orbae ».


La main coupée

Une petite lettre pour annoncer benoîtement aux auteurs qu’on s’occupe enfin de leur retraite complémentaire. Il était temps ! merci L’IRCEC . Chers auteurs, on va vous amputer de 8 % de votre revenu annuel global pour vous aider à préparer vos vieux jours. Oui vous cotisez déjà à la retraite générale et vous cotisez le plus souvent au plus bas de la retraite complémentaire. Mais grâce à ces 8 %, vos vieux jours sont assurés. Voilà, c’est tout. À bientôt. N’oubliez pas de dire merci.

Combien gagne un auteur jeunesse sur le prix d’un livre ? Entre 3% en poche et, au mieux du mieux, dans les cas exceptionnels de gros tirage et avec une notoriété acquise, une petite tranche de 8%, une fois un solide nombre de ventes déjà assuré (les droits progressifs). Et encore, il faut pour cela être auteur et illustrateur, sinon, vous pouvez diviser la somme à votre gré. C’est normal, il y a l’économie du livre, l’édition, la fabrication, la diffusion, la distribution, et tout et tout, et on vous explique qu’on ne peut pas faire mieux, qu’on ne peut pas faire plus, et vous vous retrouvez avec des avances sur droit qui n’ont parfois pas augmenté, en valeur constante, depuis 20 ans ! Avec ça, débrouillez-vous. Un auteur, ça fait tout, ça écrit (et ça dessine), ça scanne, ça maile, ça se déplace en librairie, sur des salons ou dans des classes, ça se documente, ça étudie, ça se forme, tout ça comme ça il peut, loyer, documentation, informatique etc.

Imaginez qu’un organisme dont on ignore à peu près tout du fonctionnement vienne annoncer par une petite lettre glissée en mail aux éditeurs : Au fait, l’année prochaine, vous nous balancez 8% de votre chiffre d’affaire annuel pour assurer la pérennité de votre maison. Vous pensez qu’ils diraient merci ? On a quelques questions, non ?

D’abord pourquoi 8, pourquoi pas 10 ou 12 ou 15 % ? Je veux dire, tant qu’on est à saigner, c’est quand même dommage de retenir la lame… Pourquoi maintenant ? pourquoi aussi brutalement ? pourquoi aussi discrètement ? Pourquoi aussi obscurément ? Vous connaissez un seul conseil d’administration, une seule instance de gestion ou de comptabilité qui accepterait de se voir notifier une cotisation aussi exorbitante sur un vulgaire A4 glissé en boîte mail. Je répète les questions : pourquoi 8% ? Où va cet argent ? Qui le gère ? retraite par répartition ? Par capitalisation ? Dans ce cas, c’est un fond de pension, mais vous avez une seule idée de l’endroit où il est placé ? Vous ne vous attendez pas à recevoir un petit dossier, par la poste, bien complet, bien expliqué ? Ben vous êtes bien bêtes. Parce que les syndicats de Bd qui ont osé poser des questions se sont, en gros, fait recevoir sur les roses : C’est comme ça. Y a rien à discuter. La Sofia devait s’engager à prendre en charge une moitié de ces cotisations. Est-ce une rumeur, est-ce une réalité, elle se dégage au vu de la somme à sortir. Ce n’est pas un monde fou, c’est un monde flou.

Nous avons donc la chance de bénéficier, d’un côté, du régime le plus ultralibéral de toutes les professions : sans clientèle assurée, sans couverture, sans visibilité, sans rémunération, puisque nous ne sommes payés que sur les ventes à venir, et qu’un à-valoir, déjà maigre, devient carrément misérable quand il est ventilé en trois parties. Quelle profession accepte d’avancer TOUT le travail contre un tiers d’une rémunération, 2/3 quand il est fini, livré, corrigeable et amendable sans contrepartie, et le dernier tiers à parution, c’est-à-dire au bon vouloir du commanditaire ? Aucune. L’auteur, du point de vue comptable, est la seule variable d’ajustement. Tout le reste, les frais de fabrication et de distribution sont « durs », incompressibles. De l’autre côté, nous découvrons que nous sommes aussi ressortissants du régime le plus opaque et le plus dirigiste qui soit, au sens soviétique du terme, puisqu’une instance même pas gouvernementale peut se permettre de nous imposer du jour au lendemain une cotisation exorbitante sans se soucier une demi-seconde de la précarité dans laquelle vivent la plupart d’entre nous.

Il est vrai que, comme pour les intermittents du spectacle, cela aura la vertu d’en éliminer un certain nombre, qui ne cotiseront plus à rien, puisqu’ils se retrouveront sur le carreau.

Pour en terminer avec cette histoire d’avenir garanti, il m’est arrivé, jeune encore, et déjà passablement accablé par les conditions que je me voyais offrir pour travailler dans l’édition, de me dire que le seul moyen de m’en sortir serait d’acheter un toit. Pour ne plus avoir, plus tard, à payer de loyer. Et donc, pour assurer mes arrières ou mes vieux jours, comme vous voudrez. Je travaillais entre 70 H et 80 H/semaine et autant vous dire que le mot vacances n’était même pas dans mon dictionnaire, quand à la rémunération que je recevais en contrepartie, c’est une rigolade, je passais mon temps à faire de l’alimentaire (principalement des dessins d’exé en publicité) pour continuer à produire un peu d’édition.

Nous avons emprunté 100% du prix de la maison et les 10% du notaire auprès de la famille. Notre endettement atteignait les 30% autorisés. Si j’avais dû en plus, balancer 8% à cet opaque IRCEC, autant vous dire que je pouvais mettre un trait sur la maison.

Savez-vous quoi ? Je suis content d’avoir pu le faire. Je pense que la maison est une meilleure garantie !

Pour la petite histoire, j’ai dû, quelques années plus tard, aller trouver le banquier et lui dire : voilà, j’ai un super projet d’édition, j’ai de la notoriété, je suis en bonne santé, mais, comment vous dire, dans les 2 mois qui viennent, soit j’obtiens une bourse au CNL, soit je revends ma maison pour continuer. Pouvez-vous patienter 2 mois ?

On en est toujours au bon vieux mythe de la cigale et de la fourmi. Auteurs, réjouissez-vous. Vous êtes cigale, on vous promène avec de petits à-valoirs pour vous permettre de pousser la chansonnette. Un ancien ministre de l’éducation a d’ailleurs pu dire un jour sans plaisanter que celui qui ne gagnait pas suffisamment de droits pour vivre de ses livres était tout simplement un mauvais auteur. Ça, c’est pour le côté ultralibéral. Ou tu marches ou tu crèves, et ne t’en prends qu’à toi-même.
À partir de maintenant, vous serez aussi fourmi, on vous prélèvera ce que vous avez piteusement glané dans votre sébile pour le mettre de côté. Ça, c’est pour le côté soviétique. Le plan. La prévision. On ne vous demande pas votre avis, on vous balance un ordre plutôt que des informations, et ça ne vous regarde pas, c’est pour votre bien.

François Place. Des deux côtés, vous payez.

C’est quoi, 8%, sur un corps humain ? C’est votre main droite. Vous n’avez qu’à apprendre à vous servir de la main gauche.

L’implication de la CHARTE DES AUTEURS ET ILLUSTRATEURS

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