And the winner is…
Écoute battre mon cœur !
(Crédit photo : Sandrine BOYER-ENGEL)
Ma première fois à ce festival et dans cette ville qui m’a procuré cette sensation d’être hors du temps.
Une station balnéaire qui me laisse indifférente tant l’on sent les fortunes sédentaires et nomades (son casino, ses rues propres et chics, ses voitures de luxe et hors de prix pour le « commun des mortels », les gardes du corps…) avec cette impression que la misère n’a pas sa place en ces lieux.
Malgré tout, on apprécie la lumière du bord de mer, le vent frais et l’iode qui parfume délicatement chaque balade, l’architecture sublime et les langues étrangères qui chantent à vos oreilles.
Cerise sur le gâteau, l’amabilité et la serviabilité des habitants. Rare, surtout lorsqu’on a une mobilité réduite.
JEUDI
Voyage et arrivée pour une première intervention au Collège/Lycée Maurois. Préparée aux petits oignons, cette rencontre sous le soleil de la Manche fut un régal !
Coupure, les pieds dans le sable fin et gris après avoir embrassé des amis chers, comme nous, de passage à Deauville.
La soirée a débuté par le vernissage de l’exposition des photos magnifiques de Dominique Tarlé, autour de son travail sur les Rolling Stones, réalisé en 1971 durant les six mois qu’il passa avec le groupe dans le sud de la France.
J’ai juste regretté le peu de tirages offerts à nos yeux éblouis (par manque de temps et de place) ainsi qu’un lien complice et chaleureux entre eux.
Dominique est un homme adorable, accompagné de Julia (propriétaire d’une galerie à Paris, dans le Marais), une femme humaine au sourire enchanteur.
Brrrrr, les nuits sont fraîches !
VENDREDI
Remise du prix, de 10h00 à 12h00 (officiellement… parce qu’ensuite, la ronde des dédicaces m’a submergée), dans l’auditorium du CID (Centre International de Deauville), immense et quasiment envahi par plus de 1 500 jeunes « critiques littéraires » sur les 2 000 (élèves de 3e et de seconde) participants (sans compter les adultes).
Originale, cette remise.
Durant deux heures, les auteurs…
- Maryvonne Rippert, Métal Mélodie (Milan jeunesse)
- Paul Dowswell, Sektion 20 (Naïve)
- Anne Percin (représentée par son éditrice, Sylvie Gracia), Comment devenir une rock star (ou pas) (Le Rouergue)
- Greg Zlap et Miras, Harmonijka (Glénat)
- Et moi-même…
… se sont retrouvés sur une scène immense, encadrés par des élèves volontaires, d’un journalise de chez Phosphore (pardon, j’ai « mangé » son nom) pour deux heures de questions entrecoupées de morceaux choisis et interprétés par le groupe Lanskies.
Sans oublier, Greg Zlap, et son guitariste, qui nous a joué un morceau de son cru à l’harmonica…
Magique !
Attention ! Roulements de tambour… et le vainqueur est
Monsieur Leclerc me remet la clef de sol.
Pas le temps de souffler ni de manger, les deux rencontres de l’après-midi s’annoncent ! Sur le même mode que celle de la veille avec des questions pertinentes, de la bonne humeur et de l’émerveillement.
Chapeau pour ces échanges riches et curieux !
Le lieu du festival est grandiose, labyrinthique et bouillant en plein soleil… lorsqu’on se retrouve sous la verrière !
SAMEDI
Les invités du festival sont tous là, sauf que nous avons le temps ni de nous présenter ni d’échanger, dommage.
Dédicaces du matin… personne.
Dédicaces de l’après-midi… personne (ou presque).
Mon sentiment ? Je regrette l’absence de mise en avant du roman vainqueur du prix ados, pas de bandeau sur le livre, et le clou : un seul titre sur la table (valable pour tous les auteurs sélectionnés pour le prix).
Manque de courtoisie des libraires et de motivation à la vente.
Surprenant !
OK, je cesse de râler 🙂
Enfin, LA GRANDE SOIRÉE DES AUTEURS au théâtre du Casino, s’il vous plaît ! Lieu somptueux et inconfortable (glups).
Remise officielle des trois prix du festival :
- Le Prix des Lecteurs décerné à Karine Micard, Giuseppina Verdi (Robert Laffont).
- Le Prix des Ados (monter sur les planches, remercier, un discours bref et un joli bouquet de fleurs… atchoum !).
- Le Prix de la Ville de Deauville décerné à Gilles Leroy pour Nina Simone (Mercure de France).
Mais avant… ah ! oui ! avant ! Un concert littéraire, énorme, de Joseph d’Anvers ! Coup de cœur du festival, Joseph a présenté sa version des nouvelles de Richard Lange : Dead Boys.
Un régal !
Après toutes ces émotions, j’ai capitulé, le corps épuisé et douloureux, pour rentrer chez moi plus tôt.
Je regrette beaucoup le manque de communication lors de ce Festival, le manque d’informations sur le programme et quelques couacs qui prouvent que nous sommes loin de l’organisation (souvent en béton) des « vrais » salons du livre.
Il faut dire que le prix Ados s’est envolé rapidement ! Lors de la première édition, il y a six ans, seulement soixante élèves y participaient… 2000, aujourd’hui !
Pour cela, je m’incline.
Voilà, c’est la fin de mon petit tour de printemps. Maintenant, je vais profiter des beaux jours pour me requinquer et me pencher sur de nouveaux projets.
À très vite, ici ou ailleurs !