Voilà ce que la majorité pense de nous et de notre (nos métiers : on s’occupe aussi du secrétariat, de la comptabilité, une casquette juridique et j’en passe) métier. Et nous n’avons aucun statut !
Copyright : Gabriel Katz
Nathalie Le Gendre (romancière pour les 9 à 99 ans)
"Si c’est un crayon contre la mitraille, alors que le papier soit le champ de bataille" Damien Saez (Poésie Résistante/2016)
Voilà ce que la majorité pense de nous et de notre (nos métiers : on s’occupe aussi du secrétariat, de la comptabilité, une casquette juridique et j’en passe) métier. Et nous n’avons aucun statut !
Copyright : Gabriel Katz
En ce moment, il y a le buzz sur les réseaux concernant notre combat, nous les auteurs oubliés du gouvernement dans les nouvelles dispositions sociales. Bientôt les Etats Généraux du Livre (22 mai)
Les auteurs Jeunesse sont en marche, mais… et les libraires, et nos grands Pairs, et les organisateurs de Festivals, salons et autres rencontres, et les lecteurs, et et et … Mais où sont-ils ??? Pourquoi absents ou si peu nombreux ? Pourquoi avons-nous cette horrible impression d’être si SEULS et de se battre contre des moulins à vent ?
Je le rappelle : PAS D’AUTEURS-PAS DE LIVRES
Et à ce rythme, nous serons bientôt morts !
Précarité quand tu nous tiens ! Bientôt, plus rien. Mais sans culture qu’est-ce qu’on devient ? Cela concerne tout un peuple, c’est pas malin !
#auteursencolere #payetonauteur #EtatsGenerauxduLivre
Allez, un bon coup de Grrrrrrrrr !
L’UNESCO : |
célébrer le droit d’auteur, oui… Payer les auteurs, non ! |
« Certains auteurs ont peut-être reçu une invitation de l’UNESCO à participer à la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur, organisée le 23 avril. L’événement se tiendra au siège de l’organisme où se dérouleront, toute la journée, des « ateliers ludiques et pédagogiques » animés par des auteurs et des illustrateurs.
L’UNESCO qui reconnaît, en s’adressant directement aux auteurs, solliciter « l’expertise et le savoir-faire de personnes qualifiées », considère cependant que cette expertise ne vaut pas rémunération.
En effet, il est clairement annoncé qu’aucune rémunération ne sera proposée : « Nous fonctionnons uniquement sur la base du volontariat et ne pouvons rémunérer ce type de prestation. En échange, nous pouvons vous offrir une large visibilité sur notre site Internet et sur les réseaux sociaux. »
Alertée par quelques Chartistes scandalisés par la proposition, la Charte a décidé de rappeler à l’UNESCO que les auteurs et illustrateurs jeunesse sont des professionnels qui doivent être rémunérés pour leur travail.
Une lettre a été envoyée à la responsable de l’organisation de l’événement. Une copie a également été envoyée à Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, et ancienne ministre de la Culture. » La Charte
Chère lectrice, Cher lecteur,
Oui, j’en ai conscience, le texte ci-dessous est un peu long, mais si vous visitez mon site, vous aimez lire 😉
Alors merci de prendre un peu de votre temps pour aller jusqu’au bout afin de comprendre les enjeux du travail d’un auteur (surtout de littérature de jeunesse), et de la précarité dans laquelle il/elle se trouve bien que l’industrie du livre se porte bien. Nous, les oubliés du gouvernement, un comble quand on sait l’importance de la lecture et de la culture du livre auprès de nos chères têtes blondes, brunes ou rousses :
« Les réformes sociales et fiscales envisagées par le gouvernement vont placer les auteurs du livre dans une situation d’extrême fragilité.
Nous, les auteurs de textes et d’images, sommes à l’origine de la vitalité et de la réussite de l’une des premières industries culturelles en France.
Nous sommes encensés quand il s’agit de se féliciter, ici ou ailleurs, de la richesse et de la diversité de la création éditoriale française, mais nous redevenons quantité négligeable dès lors qu’il s’agit de questions économiques ou sociales. Trop peu nombreux, trop singuliers, pas assez bruyants peut-être pour que le Gouvernement entende nos doléances et daigne enfin s’occuper de nous.
Contrairement à l’engagement pris, et dans un contexte devenu particulièrement difficile pour les auteurs ces dernières années (41% des auteurs considérés comme professionnels gagnent aujourd’hui moins que le SMIC), un bouleversement complet de notre régime social et fiscal se prépare sans que les auteurs et leurs représentants soient consultés.
Le sentiment qui prévaut est que le gouvernement ne sait pas comment appréhender le cas spécifique des auteurs du livre. S’agissant du ministère des Affaires sociales et de celui des comptes publics, qui ignorent totalement nos réalités et nos spécificités, on peut même affirmer qu’ils s’y refusent.
Lors de la hausse de la CSG au 1er janvier 2018, le gouvernement avait en effet simplement oublié les créateurs dans la réflexion sur le dispositif de compensation envisagé, sans même imaginer qu’ils devaient pouvoir bénéficier, comme les salariés, d’un gain de pouvoir d’achat.
Les auteurs n’acceptent pas d’être laissés pour compte au moment où le gouvernement confirme la mise en œuvre de nouvelles réformes importantes au 1er janvier 2019 : compensation de la CSG, réforme du régime social des auteurs, réformes des régimes de retraite, circulaire sur les revenus artistiques, retenue à la source de l’impôt sur le revenu, réforme de la formation professionnelle…
En dépit d’une réelle prise de conscience du ministère de la Culture, personne au gouvernement n’est en charge d’anticiper et donc d’adapter les effets de ces réformes pour les auteurs.
Les auteurs du livre ne sont pas des actifs comme les autres, notamment en raison de la périodicité de leur rémunération : une seule fois par an en moyenne, trois à six mois après l’arrêté des comptes des éditeurs. De cette situation imposée découlent de nombreuses contraintes qui doivent être prises en compte par les pouvoirs publics.
Nous, auteurs, avons, il est vrai, choisi un métier marqué du principe d’incertitude. Incertitude de la prochaine idée, incertitude de ce que sera demain, incertitude de l’échec ou du succès d’un livre. C’est un choix que nous assumons pleinement. Mais aujourd’hui, l’incertitude pour les auteurs devient la certitude du pire.
À l’heure où la création est portée en étendard national, où la lecture et l’éducation artistique et culturelle sont des priorités politiques, comment le Gouvernement peut-il laisser les auteurs du livre dans une situation d’extrême gravité, sans que nos spécificités et celles du monde du livre soient prises en considération ?
Nous demandons une concertation et une réflexion profonde et commune autour de notre régime social, qu’il est vital d’enfin renforcer et non de détruire réforme après réforme.
Nous demandons au gouvernement d’agir avec justice, dans le respect des auteurs. La situation est d’une urgence absolue. »