L’AVENTURE DE LA RENTREE !

Au fil du temps, je vais vous offrir quelques extraits de mes romans, vous mettre l’eau à la bouche pour peut-être ensuite dévorer les pages manquantes..

Extrait 6
PIEGE

Chère lectrice, cher lecteur, voici l’extrait d’un roman approprié en cette nouvelle année scolaire qui traite du harcèlement… que nous devons absolument combattre !

L’été n’a pas été folichon, j’espère que vous avez pu vous régaler de lectures les jours les plus tristes… Je vous propose de partir à la rencontre de Baltasar pour vous faire prendre conscience d’un problème inacceptable qui peut malheureusement détruire.

Extrait : 6

Piégé

piege

(…)

Baltasar ne fut pas surpris de se faire happer
par les Crétins à peine eut-il franchi la grille. Le
Grand Débraillé le conduisit fermement, mais
sans brusquerie (ils passaient presque pour de
bons camarades !) au fond d’une petite impasse,
et l’accula contre une porte de garage.
L’adolescent n’émit aucune protestation ni la
volonté de se dégager ou de fuir. À quoi cela
aurait-il servi ? Il ne faisait pas le poids. En
même temps, il se demandait de quoi il pouvait
bien avoir peur en freinant son envie de protester.
De se faire dérouiller ?
Oui, pensa-t-il piteusement, pas très fier de
lui.
Il n’était pas fort, ni physiquement ni
mentalement, alors il attendait l’orage, victime
presque consentante.
— Bien, t’es intelligent, binoclard, railla le
Grand Débraillé.
— Parce que tu me laisses le choix, peut-être ?
grinça Baltasar.
Par contre, il avait le verbe courageux, enseignement de sa mère, ce qui lui donnait l’impression de se défendre un minimum et de ne pas être
qu’un pantin entre les mains de ses bourreaux.
Dire qu’il pensait avoir échappé à ce genre de
tourments ! À y réfléchir, il aurait préféré rester
dans son ancien collège, sa condition y avait été
bien meilleure, tout compte fait.
— Le nain n’a pas froid aux yeux ! lança le
chef à ses Crétins, qui ricanèrent.
De nouveau très sérieux, il reporta son attention sur sa victime.
— Ce ton te vaut une prolongation de peine.
À partir de lundi, tu me donneras ton dessert
pendant deux semaines.
L’adolescent faillit exploser d’un rire nerveux.
Il s’était attendu à bien pire ! Il ravala sa réflexion et se résigna d’un simple hochement de tête. Le Grand Débraillé s’écarta et, d’un
large moulinet de bras, l’invita à déguerpir.
Baltasar saisit l’occasion sans aucune hésitation et
courut aussi vite qu’il le put pour rejoindre la rue animée du collège.
Une fois qu’il se fut fondu dans la masse
d’élèves attroupés sur le trottoir, il jeta un œil
par-dessus son épaule et soupira, soulagé, en
constatant que personne ne l’avait suivi.
Malheureusement, il avait raté son bus. Il
grimaça à l’idée de rentrer à pied.
— On fait le chemin ensemble ?
Baltasar se retourna, le cœur battant, et plongea
un regard de surprise dans celui chaleureux de
Marguerite. À elle seule, elle chassait toute la
grisaille alentour avec ce sourire radieux qui
illuminait son visage.
— Comment sais-tu que nous prenons la
même route ? s’étonna-t-il.
Mais pourquoi fallait-il toujours qu’il pose
des questions ? Il ne pouvait pas agir impulsivement, pour une fois ?
— Parce que, ce matin, je t’ai vu sortir de
l’immeuble numéro 15 de la rue Aristide-Briand.
C’est bien là que tu habites, non ?
— Euh… oui…
Ce n’était pas le moment de bafouiller, mais
il était tellement surpris et heureux de savoir que
Marguerite l’avait déjà remarqué avant même
qu’ils ne se parlent.
— On vit dans la même rue. Moi, c’est au 51.
— Je ne t’ai jamais vu dans le bus…
C’était quoi, cette méfiance à deux balles ?
— Parce que je préfère marcher et respirer à
l’air libre, expliqua patiemment Marguerite.
Elle replaça une mèche derrière son oreille
droite et fit un clin d’œil.
— Tu ne le dis à personne, mais j’ai horreur
des lieux confinés et de la foule.
— Et en hiver ou quand il pleut ?
— Ben quoi quand il pleut ? On n’est pas en
sucre, répliqua-t-elle d’un air malicieux. Et
j’adore le froid mordant des tout premiers mois
de l’année. Cela me grise.
Baltasar sourit à son tour. Il ne remarqua pas
le voile fugace qui avait assombri, juste le temps
d’un battement de cils, la gaieté de Marguerite.
Il se sentait détendu et heureux de ne pas subir
moqueries et railleries habituelles.
— Bon, on y va ? invita l’adolescente après
avoir emprisonné sa chevelure dans un élastique
rouge vif.
Elle réajusta la sangle du sac qui pendait à
son épaule et s’élança d’un pas souple, sans
attendre la réponse. Baltasar lui emboîta le pas.
C’était la première fois qu’il côtoyait une fille, et
il profita de ce sentiment inconnu qu’est celui
de la compagnie. Une violente vérité lui vrilla
l’estomac. La Solitude, celle qu’il croyait être
son Amie, n’avait été qu’un masque hypocrite,
et, aujourd’hui, ce masque volait en éclat devant
le sourire de Marguerite.

(…)

Chronique et coup de cœur :

Coup de cœur de la commission jeunesse (avril à juin 2017) de l’APBD (Association Professionnelle des Bibliothécaires et Documentalistes)

 

 

 

***

Une chronique pour Piégé sur le blog Les papotis de Sophie

« (…) Un roman qui ne laissera pas insensible les jeunes lecteurs. »

Pour le reste de la chronique, cliquez sur la couverture du roman :